Honda CB 750/4

 


Edouard Bracame, du Joe Bar Team, au guidon de sa Honda CB 750/4...


En 1966, du 50 cm3 bicylindre aux 250 et 350 cm3 6 cylindres, sans oublier l’extraordinaire 125 cm3, 5 cylindres et la surpuissante 500, 4 cylindres de Grand Prix, Honda démontrait une fois de plus la parfaite maîtrise de ses ingénieurs dans l’étude et la réalisation des moteurs multicylindres à quatre temps. La supériorité de Honda fut telle, cette année là, qu’elle s’adjugea le titre de champion du monde des constructeurs dans toutes les catégories solo. Soulignons que Honda a été le seul constructeur à réaliser cet exploit.

L’année suivante, en 1967, Honda récidivait en 250 et 350 cm3. Quant à la catégorie reine, celle des 500 cm3, le titre allait se jouer lors du dernier Grand Prix de la saison à Monza. Les deux postulants n’étaient autre que Mike Hailwood au guidon de la Honda 4, regorgeant de chevaux, et Giacomo Agostini sur la MV 3 cylindres, certes moins puissante mais plus homogène et dotée d’une tenue de route peu perfectible. Sur le rapide tracé du circuit de Monza, la puissance de la Honda s’exprimait pleinement entre les mains de Mike Hailwood. Aux 2/3 de la course, il avait acquis une confortable avance (17 secondes) sur Agostini et sa MV 3 et le résultat final ne semblait plus faire de doute. Malheureusement, la mécanique n’appréciant guère le climat italien obligea le grand Mike à rétrograder laissant ainsi le titre s’échapper aux mains de Giacomo Agostini.

A  l’époque, aux dire des deux constructeurs, le moteur de la 500 Honda revendiquait 25 chevaux de plus que celui de la MV. Les créateurs de cette moto avaient cependant dû ramener la puissance du moteur de 110 ch à 95 ch pour la rendre conduisible. Malgré cela, seul Mike Hailwood sut tirer la quintessence de cette fabuleuse moto. Après le retrait de Honda en course de vitesse, beaucoup rêvaient d’une machine de tourisme dérivée des lotos de Grand Prix. A la fin de l’année 1968, les bruits les plus divers circulaient au sujet d’une grosse Honda mais rien de bien précis ne filtrait. Au printemps 1969 seulement, on apprit qu’il s’agissait d’une 750 cm3, 4 cylindres. Le voile fut levé sur cette Honda lors du Grand Prix de France sur le circuit du Mans au mois de mai de cette même année.

   

Baptisée CB 750, la 4 cylindres Honda comportait des échappements relevés comme sur les motos de Grand Prix. Le frein avant à disque constituait une grande première sur une moto appelée à une large diffusion. Un examen un peu plus approfondi laissait apparaître un graissage par carter sec, directement issu de la compétition. Certes, le moteur ne possédait qu’un simple arbre à cames en tête. Toutefois, la conjugaison de ses cotes légèrement longue course avec une alimentation confiée à quatre carburateurs d’un diamètre respectable lui procurait un couple important à bas régimes et une puissance remarquable à hauts régimes. Il faut souligner également l’exceptionnelle endurance de ce moteur et sa solidité peu commune. Il n ‘est pas rare actuellement de rencontrer des CB 750 qui ont atteint ou même dépassé le cap des 100 000 km sans intervention mécanique.

Incontestablement, la CB 750 Honda a marqué une étape décisive tout en donnant une orientation nouvelle à l’évolution de la moto. Cette quatre cylindres a redonné un sang nouveau à la moto qui a pu conquérir toue une nouvelle génération de motocyclistes.
La rançon de ce succès ne devait pas se faire attendre et la CB 750 devait guider le crayon de bien des ingénieurs, nippons ou européens.
Lors de sa présentation, son esthétique sans être révolutionnaire se révélait moderne, réussie, sans être exagérément sportive. Pourtant la machine avait de réelles possibilités compétitives qu’elle mettait en évidence lors de sa première sortie en compétition qui se soldait par une victoire au Bol d’Or en 1969.

Ce n’est qu’au début du deuxième semestre 1969 que la CB 750 Honda devint réalité commerciale. Elle est apparue en France à partir du n° de cadre 1000067 et du n° moteur 1000140. ces modèles ont été proposés en :
-         Vieil or métallisé
-         Rouge sombre métallisé
-         Vert foncé métallisé.
Extérieurement, on a pu remarquer de nouveaux carters-moteurs rendus beaucoup plus lisses par l’utilisation de moules métalliques. Les premiers carters avaient un aspect rugueux étant moulés au sable jusqu’au n° moteur 1007415.
La cloche du filtre à huile (à l’avant du bloc-moteur) comporte des ailettes depuis le n° moteur 1009554.

La Honda CB750 marquera son époque comme la Triumph « Bonneville » le fit quelques années plus tôt.


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