Martin


Georges Martin et deux de ses réalisations

En 1970, après avoir doucement laissé mourir une à une l'ensemble des marques motos emblématiques françaises, seul Motobècane survit encore à l'époque. La France découvre avec délice le plaisir de rouler sur des motos fiables, aseptisées qui démarrent à la première sollicitation. Le phénomène japonais est amorcé et l'Europe industrielle à l'origine de ce merveilleux moyen de locomotion, vient une fois de plus de laisser échapper sa chance.

   

Tout n'est cependant pas parfait au pays des Café Racer et celui qui aime la conduite des motos sportives est loin d'y trouver son compte. Seuls des accessoiristes sont en mesure de transformer le cheval de trait en pur-sang, à grand renfort de jantes à bâtons, frein avant, double disques, guidons bracelets, ensemble selle réservoir racing... La réalisation n'est du reste, pas toujours du plus bel effet esthétique.

      
Trois Martin à moteur Honda CB 750 Four

Un vendéen, Georges Martin, s'en est très vite rendu compte. Passionné de motos sportives et possesseur de belles machines anglaises, il fabrique déjà artisanalement des carénages, des réservoirs, des selles en polyester qui permettront aux propriétaires de japonaises de relooker l'objet de leurs rêves et se croire au guidon d'une machine de Grand Prix. La fabrication des accessoires lui a déjà valu une belle réputation dans les milieux branchés.

   
Deux Martin à moteur Kawasaki

Cependant, il ne lui échappe pas que les productions nippones du marché ont une faille énorme : le cadre dont la rigidité est souvent défaillante et gage d'une tenue de route aléatoire. Fin technicien, excellent dessinateur, Georges Martin va se mettre à la planche à dessin. Il construira la moto de ses rêves et la commercialisera ; c'est décidé. Il a déjà son idée : un cadre compact, bas, rigide, esthétique (chromé) soudure impeccable, et qui sera conçu autour d'une poutre maîtresse. Côté moteur, un ensemble mécanique le fascine, il s'agit de celui de la CB 750 Honda, le fameux "quatre pattes", puissant, du couple, une sonorité du diable, facile à préparer. Habiller une moto n'a plus de secret pour Georges Martin, il donnera donc à sa belle les plus beaux atours avec tous les soins d'un grand couturier.


Deux Martin, une à moteur Honda CBX et l'autre Kawasaki

D'autre part, la notoriété des moteurs disponibles sur le marché, assurera aux Martin de multiples versions et développements. Kawasaki, Yamaha, Suzuki, BMW, Ducati, prendront place dans le célèbre cadre chromé. Par ailleurs, Martin ajoute à sa gamme de nombreux accessoires, dont les fameux échappements 3 en l pour 2 temps adaptables sur les Kawasaki et Suzuki trois cylindres ainsi qu'une grande variété de 4 en l pour divers multi-cylindres 4 temps du marché. Martin proposait également un kit de conversion du moteur Suzuki 1100 GSX en 1135cc.


Martin à moteur Suzuki 1100 GSX

Cependant Georges Martin comprit vite vers les années 1984-1985, que l'arrivée des sportives réplicas déclinées par les grandes marques, allait sonner le glas des artisans. Après avoir fabriqué 5800 parties-cycles, il opéra donc rapidement sa reconversion vers l'automobile et la réalisation de répliques réputées de Lotus Seven, Cobra, et Ford GT 40.

   
Deux Martin à moteur Kawasaki

Aujourd'hui les motos Martin font toujours rêver et trente ans après, nombreuses sont celles en excellent état de marche qui roulent de Paris à Los Angeles. Amoureusement entretenues, elles continuent à apporter beaucoup de satisfactions à leurs utilisateurs.


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