Très souvent en Angleterre, on a pu voir fleurir des réalisations de grande qualité pour ces machines illégitimes des différentes marques anglaises. On rencontre ainsi des Triton (moteurs de Triumph dans des parties cycles de Norton), des Tribsa (moteur Triumph, cadre BSA), mais il existe aussi des Tribsaton (qui fait quoi exactement ???) et des Noriel (un moteur Ariel dans un cadre Norton), Norvin (cadre Norton, moteur Vincent). Vu la quantité de marques et les croisements possibles, il y a sûrement d'autres sauvageons...
Dresda
Le but était de tirer bénéfice de
chacune des qualités spécifiques de chaque marque, et notamment
du fameux cadre Norton "Featherbed"...
En effet, la supériorité des NORTON "Manx" (qui faisait
référence au Tourist Trophy de l'île de Man dont les habitants
sont les Manxmen..) ne tenait pas tant à la puissance du moteur qu'aux
phénoménales qualités de la partie cycle. Et c'est ainsi
que vers 1950, un coureur privé, John Viccars, réalisa le premier
mélange Triumph/Norton avec lequel il rencontra quelques succès
sur les pistes. Cependant, il n'y eut pas de suite immédiate, et il faut
attendre plusieurs années pour qu'elle soit reprise par David Degens,
petit préparateur de motos de course, qui assemble quelques "Tritons"
et fonde la marque Dresda.
Triton Dresda et Triton Spécial
Bizarrement, cette fois-ci (circonstance économiques particulières ??), l'idée prend. Et comme personne n'est propriétaire de la marque, à travers tout le pays on assiste à la fabrication de Tritons. Ce qui produit le meilleur comme le pire, car on trouve de tout, des assemblages soignés, mais aussi des montages hétéroclites de pièces n'ayant pas forcément des affinités naturelles (par exemple des pièces de courses hyper-spécialisées sur des cadres strictement de série...).
Deux belles Triton
Pour les constructeurs "officiels" comme Dresda
et bien d'autres, Triumph accepte cette nouvelle donne et fournit aide technique,
moteurs et pièces diverses. Ces motos deviennent très prisées
par les jeunes pilotes, et si elles sont homologuées pour la circulation
routière, elles sont également utilisées pour la compétition
entre amis et entre cafés (et oui, la BD Joe Bar Team n'est absolument
pas une caricature mais bel et bien le reflet de toute une époque !).
Après les américains, les anglais découvrent donc les joies
du "Café-Racer"...
En 1965, D. Degens remporte les 24 heures de Barcelone sur une Dresda au moteur à peine modifié. C'est à la fois une belle victoire pour Triumph, et une façon élégante de clore la grande époque des Triton dont la mode va doucement péricliter...
Norvin
Il est cependant à noter que l'intérêt pour ces motos se poursuivit jusque dans les années 70 malgré la présence sur le marché de japonaises telles que les Kawasaki Z900 ou 1000 ou les Honda 750. En effet, sur ces machines, la puissance était certes là, mais la tenue de route n'était pas encore à la hauteur...
Mais le principe fut reprit pour de nombreuses marques,
et l'idée "d'accommoder les restes" produisit quelques autres
mélanges intéressants...
Comme la NorVin, mariage heureux d'un moteur Vincent et d'un cadre Norton ;
comme l'imposante Noriel, équipée du moteur square four Ariel
de 1951 dans l'éternel cadre NORTON...
Noriel
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